Dans les années 20, au lendemain de l’immense boucherie, dans cette Europe ravagée et mutilée, Otto Dix montrait cette société de la nuit. Les femmes s’offraient sur des canapés, dans des lumières violette, dans des nudités toxiques, elles étalaient leurs chairs, l’inconcevable et scandaleuse abondance de leur ventre et de leurs cuisses. A peine sortie du bordel, la bourgeoisie poussait des hauts-cris. Sylvestre Bruly travaille alors de la même façon. Outre le formidable défi pictural de rendre à ces femmes une inconcevable magie, il montre la misère de Yopougon. Le dernier recours, l’ultime subsistance. C’est une peinture sociale, au sens premier du terme, qui exhibe ce que l’on ne veut surtout pas voir.
» On peint toujours la guerre, la paix. Moi, j’ai choisi de peindre la femme, parce que ça anoblit l’art « Sylvestre Bruly Bouabré
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